5. Le TPL et les autres troubles/pathologies
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5. Le TPL et les autres troubles/pathologies
Le TPL est parfois difficile à identifier, car il est souvent associé à de nombreux autres troubles ou pathologies concomitants. On peut citer par exemple le trouble bipolaire, les troubles anxieux, phobies, ou encore le syndrome de stress post-traumatique... C'est ce qu'on appelle les comorbidités. Mary C. Zanarini, du département de psychiatrie de Harvard, parlait même de comorbidité complexe1.
Nous vous proposons une revue de ces différents troubles et pathologies, qui sont régulièrement associés au TPL, afin de mieux cerner le phénomène.
Plan :
- Bipolaire-borderline : corrélations et différences
- Les troubles anxieux
- La somatisation
- Les troubles de l'humeur
- Le stress post-traumatique complexe
1 Source
Nous vous proposons une revue de ces différents troubles et pathologies, qui sont régulièrement associés au TPL, afin de mieux cerner le phénomène.
Plan :
- Bipolaire-borderline : corrélations et différences
- Les troubles anxieux
- La somatisation
- Les troubles de l'humeur
- Le stress post-traumatique complexe
1 Source
Dernière édition par Théo-rit le Jeu Jan 15 2015, 11:18, édité 5 fois
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Bipolaire-borderline : corrélations et différences
Forum admin a écrit:Le trouble bipolaire (ou maniaco-dépression) (ou trouble affectif bipolaire)
Pour faire simple, une personne qui a un trouble bipolaire (maniacodépressif -ve) a des cycles de hauts et de bas Les variations de l'humeur sont hors de proportion ou indépendantes des événements vécus.
* Les "hauts"
Manie,ou Hypomanie
- La manie est une période pendant laquelle on est anormalement euphorique, expansif ou irritable. Selon le DSM IV, pour qu'il y ait manie, il faut que cela dure au moins une semaine
- L'hypomanie est une "manie light". C'est à dire que c'est une manie dans laquelle on est moins perturbé. Toujours selon le DSM IV, il y a hypomanie quand cela dure plus de 4 jours
(Manie vient du Grec "mania" qui voulait dire "la folie") Les "bas"
*Humeur dépressive
- L'humeur depressive. Pas grand chose à dire, la personne est depressive, perte de sommeil, d'appetit, de désir, pensées morbides, ...
Selon le DSM IV, pour qu'il y ait humeur dépressive, il faut que cela dure au moins 2 semaines
*Les épisodes "mixtes"
La personne va vivre des épisodes à la fois maniaques et déprimés quasi tous les jours pendant au moins 1 semaine
"Les" Troubles bipolaires
Il existe plusieurs types de trouble bipolaire (comme pour le diabète)
* Le type 1
Dans le type 1, la personne a essentiellement et régulièrement des épisodes maniaques Le type 2 (troubles bipolaire de type 2)
*Dans le type 2, la personne alterne des épisodes dépressifs avec des épisodes hypomaniaques
(A noter que dans le cas d'une personne "simplement" en dépression, il n'y a pas d'épisodes d'hypomanie)
(Dans le cas du bipolaire 2, il n'y a PAS d'épisodes maniaques, juste hypomaniaques)
Les "options" de la bipolarité
Le trouble bipolaire peut être à cycle rapide
il y a cycle rapide quand la personne a plus de 4 cycles dans l'année
Le DSM-IV précise que 2 épisodes de même direction doivent être distants d'au moins 8 semaines de répit (euthymie) ou de rémission.
LES DIFFERENCES ENTRE BORDERLINE ET BIPOLAIRE
. "Le trouble bipolaire,(trouble cyclothymique ou maniaco-dépression)est essentiellement un trouble de fluctuation de l'humeur, caractérisé le plus souvent par la dépression. Les personnes bipolaires peuvent abuser de substances, mais autrement elles ne montrent pas typiquement la variété des différents symptomes que manifestent les personnes borderline.
Les individus borderline peuvent être déprimés mais le trouble borderline est essentiellement un trouble d'hyper-reaction / impulsivité avec des caractéristiques d'humeur, mais aussi d'autres symptomes affectant la pensée et les perceptions, la vision de soi, les relations, etc. Le trouble borderline implique l'instabilité et pas uniquement d'humeur, mais de perception de soi, perception des autres, relations, cohérence des comportements, self-control, etc.
Les perturbations d'humeur chez le trouble bipolaire arrive avec une dimension de manie--depression; (manie ou hypomanie). Cependant avec le trouble borderline, les perturbations d'humeur relèvent la dimension de colère et d'angoisse.
La plupart des patients Borderline n'ont pas de manie (hyperactivité et exaltation soutenues), bien qu'ils puissent souvent agir impulsivement." (67. Daniel c Claiborn PH D, “Bipolar and bpd”, interview 2OO3)
.
"Dans le trouble bi-polaire les comportements auto-destructifs sont présent parce que l'individu se sent tout puissant et invincible, tandis que dans le trouble de la personnalité borderline les comportements auto-destructifs sont une tentative pour arrêter la douleur. C'est une différence énorme.
Dans le trouble bipolaire la manie ou l'hypomanie doit être présent pour pouvoir faire le diagnostic. Beaucoup d'individus avec le trouble borderline ont été incorrectement diagnostiqués comme bipolaire en raison des oscillations d'humeur, quoiqu'ils n'aient jamais eu d'épisodes maniaques ou hypomaniaques." (Leland M. Heller, MD, “Borderline Personality Disorder and Bi-polar Disorder” , ask the doctor)
"Le trouble bipolaire est une maladie épisodique et à long terme avec traitement variable. Le premier épisode du trouble bipolaire peut être la manie, l'hypomanie, épisode mixte, ou dépressif et peut être suivi de plusieurs années durant lesquelles le patient est sans symptômes... Le diagnostic de trouble bipolaire doit être soigneusement différencié des troubles liés à l'abus de substances, de comportements antisocials, ou des troubles de la personnalité... Les patients non traités présentant le trouble bipolaire peuvent avoir plus de 10 épisodes de manie et de dépression pendant leur vie..." (American Psychiatric Association)
Peut-on confondre bipolaire et borderline ?
Et bien en théorie, non !
* Les cycles dans le trouble bipolaire sont théoriquement d'assez longue durée, parfois quelques mois ce qui n'est pas le cas dans le trouble borderline.
* Le "bipolaire" a de longues périodes de rémission durant lesquelles il va bien, on ne peut pas en dire autant du "borderline"
* Le bipolaire va subir ses cycles, en gros quoi qu'il fasse, et indépendamment de facteurs externes, alors que chez le borderline ils seront le fruit de ses émotions et de ses impulsions, bref de son vécu du moment ce qui explique la rapidité de changements et le sentiment trompeur qu'il a plusieurs personnalités.
* (une personne borderline peut très bien démarrer une journée de façon relativement euphorique et il suffit que dans sa voiture, un feu passe au rouge alors qu'elle pensait qu'il resterait au vert pour que la dysphorie s'installe et la journée devienne un enfer) Le borderline est instable un peu dans tous les domaines comme la vision qu'il a de lui, ses relations avec les autres, un mode de pensée souvent noir et blanc, ses émotions qu'il subie de façon anarchique, ... ce qui n'est pas le cas du trouble bipolaire.
Néanmoins, on peut être borderline ET bipolaire
Source: AAPEL
*
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Troubles anxieux
Le TPL est caractérisé, entre autres, par une forte anxiété. L'anxiété est définie comme "un état psychologique et physiologique caractérisé par des composants somatiques, émotionnels, cognitifs et comportementaux. En l'absence ou en présence de stress psychologique, l'anxiété peut créer des sentiments de peur, d'inquiétude, de difficulté et de crainte."
La limite entre l'anxiété naturelle et la pathologie
L'anxiété est utile lors de situation réellement dangereuses, elle permet de prendre des précautions face à ces risques. Mais trop d'anxiété peu néanmoins fragiliser et épuiser le sujet.
Si cette anxiété n'est plus seulement réactionnelle face aux situations à risques, mais devient un trait de personnalité, on parle alors de personnalité anxieuse. Ces personnalités sont dans l'anticipation constante d'un danger, dans l'attente du pire. Le moindre soucis quotidien peut alors devenir pour le sujet, extrêmement compliqué à gérer.Tous les problèmes importants ou non du quotidien peuvent être amplifiés et inquiéter la personne anxieuse.
Etre anxieux n'a pourtant pas que des inconvénients, l'hypervigilance et l'attention apportée aux détails en font des collaborateurs de confiance et très efficaces !
L'anxiété devient pathologique lorsqu'elle est vecteur de souffrances et de difficultés à gérer la vie quotidienne. Si celle-ci est tellement forte qu’elle préoccupe constamment, qu’elle affecte la capacité de fonctionner normalement, au travail, en société ou dans d’autres domaines, elle est alors considérée comme un trouble.
Les symptômes et les causes du trouble anxieux
Les troubles anxieux sont un groupe de problèmes psychologiques, dont les symptômes sont notamment une anxiété excessive, un sentiment de peur, d'inquiétude et des comportements d'évitement et de compulsivité.
Les troubles anxieux comprennent plusieurs autres troubles :
- Les crises de panique
- la névrose obsessionnelle compulsive
- la phobie sociale
- le trouble d'anxiété généralisée
- la phobie spécifique (phobie simple)
- le syndrome de stress post-traumatique (peur à la suite d'un événement traumatisant).
Les troubles anxieux sont causés par différents facteurs :
- L'instinct de survie : anticipation des dangers.
- Le tempérament : corrélation entre faible estime de soi-même et hypervigilance.
- L'environnement : toute situation difficile vécue pendant l'enfance peut mener à une anxiété chronique.
- Chimie du cerveau : un déséquilibre des molécules de communication et de stress (cortisol) peut mener au trouble anxieux.
- Génétique : un des facteurs pourrait être une vulnérabilité biologique au stress.
- Traumatisme : le trouble peut se développer suite à un événement traumatisant ou des abus durant l'enfance (stress post-traumatique).
Traitements
Il existe différents traitements des troubles anxieux. Si elle est invalidante, l'appui d'un traitement médicamenteux peut soulager la personne. En psychothérapie, les plus efficaces sont les Thérapies comportementales et cognitives (TCC).
Il existe, à propos des troubles anxieux, une vérité simple qui a des implications profondes: les gens n’ont des attaque de panique que lorsqu’ils ne le veulent pas, et ils n’en ont jamais dans des situations où cela importe peu. C’est parce que la plus grande part de l’anxiété est créée par nos efforts pour la contrôler. En acceptant de se sentir anxieux de temps à autre, la peur de la peur, qui constitue 95 % de la panique, ne survient jamais.
Sources :
- Troubles anxieux, traitements et symptômes
- Anxiété et anxiété généralisée
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La somatisation
Elle est définie comme "l'expression physique d'une souffrance psychique". Le soma, en grec ancien, désigne le corps. Nous somatisons lorsque nous avons tendance à éprouver ou à exprimer une souffrance physique en réponse à un stress ou un traumatisme. On parle de maladie psychosomatique lorsqu’une pathologie physiologique semble avoir pour cause un problème psychique.1
Comorbidités
Il existe une comorbidité habituelle avec d'autres troubles, particulièrement les troubles de l'humeur ou les troubles anxieux. Il a été démontré un lien de comorbidité entre le trouble de somatisation et certains troubles de la personnalité, spécifiquement dans les troubles de la personnalité antisociale, borderline, narcissique, histrionique, évitante et dépendante.
Les personnalités borderline ont donc une tendance forte à souffrir du trouble de somatisation. Les troubles somatoformes les plus souvent rencontrés chez les personnes souffrant du TPL sont :
- L'attaque de Panique : L'attaque de panique est un moment (rarement plus de 20 à 30 minutes) d'anxiété, de peur ou de malaise très intense (DSM IV). voir "trouble anxieux"
- Le Syndrome de fatigue chronique (CFS) : Caractérisé par une profonde fatigue qui ne s'améliore pas par exemple après un repos au lit.
- Le Syndrome fibromyalgique (fibrosite): La fibromyalgie est caractérisée par une douleur généralisée chronique, musculaire et de points douloureux aux insertions musculo-tendineuses. Les personnes avec une fibromyalgie souffrent fréquemment de profonde fatigue, d'un sommeil perturbé, de difficultés cognitives, d'une anxiété et d'une dépression. Il existe aussi le "syndrome Myofascial douloureux".
- L'hypochondrie : Une personne est hypocondriaque quand elle reste préoccupée de la crainte d'une maladie grave, malgré que les examens médicaux soient "normaux".
- Le Syndrome d'Hyperventilation : L’hyperventilation se définit par une respiration qui excède la demande métabolique, résultant en des changements hemodynamiques et chimiques qui produisent des symptômes caractéristiques (ex. durant une attaque de panique).
- Syndrome de l'intestin irritable: Constipation, diarrhée, douleurs abdominales fréquentes et chroniques.
- Maux de tête : Migraines récurrentes ou céphalées.
- Syndrome d'hyperexcitabilité neuronale (spasmophilie) : La Spasmophilie: Ce mal est caractérisé par des crampes, une sensation de picotements, agitation et des spasmes musculaires (lié aussi à l'attaque de panique et l'hyperventilation).
- Syndrome Prémenstruel : ensemble de symptômes physiques et psychiques qui débutent habituellement 2 à 7 jours avant le début du cycle.
- Insomnies, cauchemars récurrents.
On considère qu'il y'a somatisation lorsque ces symptômes ne peuvent être expliqués par une affection médicale, ou par les effets secondaires d'un médicament ou d'une substance.
Différentes théories autours de la somatisation
La première et la plus ancienne théorie explique que les symptômes du trouble de somatisation représentent le corps qui se défend face au stress physiologique. L'esprit possède une capacité limitée face au stress et à l'effort. Néanmoins, un intense stress émotionnel ou social, au-delà d'une certaine limite que le corps s'est fixée, affecte principalement les systèmes nerveux, gastro-intestinaux et reproducteurs. Chez les femmes, le trouble de somatisation est très fortement exprimé suite à des abus sexuels, physiques ou émotionnels.
Ce trouble pourrait survenir suite à une sensibilité élevée des sensations physiques internes. Cette hypersensibilité fait que le patient ressent une douleur que le cerveau n'a auparavant jamais mémorisé comme par exemple des changements dans les palpitations du cœur. Cependant, il n'existe aucune explication sûre concernant l'hypersensibilité et ses effets sur les troubles de somatisation. En effet, les origines psychologiques et physiologiques de l'hypersensibilité ne sont pas bien connues des experts.
Le trouble de somatisation pourrait également apparaître suite à des pensées négatives et de peurs exagérées. Par exemple, le fait qu'un individu pense qu'une simple crampe fait suite à une tumeur, ou qu'un souffle court fait suite à de l'asthme, pourraient empirer les symptômes. Souvent, ces patients pensent qu'ils souffrent d'une maladie rare. Cette « maladie incurable » conduit le patient à un intense stress et peut amplifier ce stress jusqu'au handicap.
Traitements et thérapies
Il reste d'usage de consulter son médecin généraliste si un de ces symptômes apparaît, afin d'éliminer toute cause physique liée à une affection médicale. Si les examens montrent toutefois que les facteurs physiologiques sont écartés, une des thérapies les efficaces pour lutter contre les effets du trouble de somatisation est, à l'instar du trouble anxieux, la Thérapie comportementale et cognitive (TCC).
Celle-ci aidera à combattre les effets somatiques du stress et de l'anxiété en définissant les causes de ces symptômes et lutter contre le stress qui en est à l'origine.
Il est souhaitable de rester à l'écoute de son corps et ne jamais sous-estimer les effets physiques du stress et de l'anxiété. Ceci afin d'éviter que les symptômes ressentis ne deviennent par la suite, réellement handicapants et dangereux pour la santé.
Sources :
1 Définition
- Wikipédia
- AAPEL
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Les troubles de l'humeur
Les émotions ponctuent notre vie quotidienne : la joie, la tristesse, la colère... En fonction des événements que nous vivons. Le sujet gère normalement ses émotions pour éviter de se sentir dépassé. Mais pour certains, l'expression des émotions prennent une dimension démesurée à tel point qu'il est difficile de les contrôler : on parle alors de troubles de l'humeur, appelés également troubles affectifs. Il en existe différentes formes : la dépression, la dysthymie, la cyclothymie et le trouble bipolaire. Il existe une comorbidité importante entre le trouble de la personnalité limite et les troubles de l'humeur, rendant parfois les diagnostiques difficiles.
Différentes formes
Les causes
Ce sont les neurotransmetteurs qui permettent la communication entre les différentes cellules du cerveau. Ces neurotransmetteurs régissent les émotions, les pensées, les fonctions cognitives (mémoire, concentration...) et les fonctions de survie (sommeil, appétit, réflexes, contrôle de la douleur...).
Dans les troubles de l'humeur, l'équilibre de ces neurotransmetteurs est perturbé et la communication entre les cellules se trouve alors parasitée.
L'origine de ces perturbations est inconnue. Cependant, les troubles de l'humeur ne résultent pas d'une cause unique mais d'un ensemble de facteurs combinés :
- Biologiques : hérédité, modifications de l'équilibre de certains neurotransmetteurs ou hormones, certaines maladies telles que la maladie de Parkinson ou un accident vasculaire cérébral,
- Psychosociaux : stress ou traumatismes antérieurs vécus par le sujet,
- Environnementaux : prise soutenue de substances psychotropes.
On admet par ailleurs que la prise de ces substances psychotropes (alcool, drogues, benzodiazépines...) peut directement ou indirectement induire des troubles de l'humeur. L'alcoolisme peut, par exemple, à terme, provoquer une dépression majeure.
Prévention et traitement
En prévention des troubles de l'humeur, il est conseillé d'observer des habitudes de vie saine : manger équilibré, faire de l'exercice, réduire sa consommation de drogues et d'alcool, ou se coucher à des heures raisonnables.
Il est souhaitable, tant que possible, d'avoir un entourage amical et social fiable : pouvoir se confier à ses proches (amis, famille...), avoir des occupations ou des hobbies, permettent d'éloigner les symptômes dépressifs.
Néanmoins, une souffrance incapacitante, une difficulté pour assurer vos obligations professionnelles ou familiales, doivent encourager à rencontrer un médecin généraliste ou un psychologue. Il ne faut pas attendre que le trouble devienne invalidant pour consulter !
Concernant les traitements, il est d'usage de proposer un traitement médicamenteux pour contrôler les épisodes de dépression majeure et les épisodes maniaques afin d'éviter la mise en danger du sujet. Les médicaments, antidépresseurs ou stabilisateurs de l’humeur, agissent en rétablissant l’équilibre entre les différents neurotransmetteurs du cerveau qui régissent les émotions et les fonctions cognitives. Ce traitement est associé à une thérapie, qu'elle soit une thérapie comportementale et cognitive ou une psychothérapie "classique".
Quelques précautions
- Si vous vous sentez suicidaire, lisez ceci vous trouverez également divers liens, numéros gratuits de soutien et d'entraide ici.
- Si un traitement vous est prescrit, il est possible que des effets indésirables se fassent ressentir. Dans ce cas, ne jamais arrêter le traitement sans en avoir parlé à votre médecin. Si vous ressentez un mieux être jusqu'à la disparition des symptômes, vous ne devez pas non plus stopper votre traitement sans avis médical au risque d'une rechute ou de symptômes de sevrages.
- N'arrêtez pas votre psychothérapie si même vous ressentez un mieux, la rémission peut être partielle et une rechute est possible : l'arrêt de la thérapie vous conduirait alors à des difficultés de prise en charge lorsque vous en ressentirez à nouveau le besoin.
- Évitez dès que possible les environnements et relations interpersonnelles qui pourraient vous encourager à prendre des substances psychotropes. La prise de ces substances provoquent ou aggravent une maladie prééxistante. Préférez le sport ou autres activités qui entraînent un plaisir sain et vous maintiennent dans une existence équilibrée.
Sources :
- Définition complète des troubles de l'humeur
- Wikipédia
- Cyclothymie
Différentes formes
- La dépression : Bien connue, la dépression est caractérisée par une humeur profondément triste. On parle de trouble unipolaire car l'humeur se stabilise en une seule. On y trouve des symptômes psychomoteurs : ralentissement, baisse de concentration, fatigue chronique... Mais aussi des symptômes neurovégétatifs comme la perte d'appétit ou les insomnies.
- La dysthymie : C'est une forme de dépression atténuée mais néanmoins chronique, dans laquelle le sujet ressent les symptômes dépressifs pendant une durée d'au moins 2 ans. Le sentiment de tristesse ressentie est moins intense que pour la dépression dite majeure, mais les personnes atteintes sont néanmoins vulnérables.
- La cyclothymie : C'est une forme atténuée de la maladie bipolaire et fait partie du spectre de la bipolarité. Elle inclue des épisodes hypomaniaques, dysthymiques et d'irritabilité. Ces états se succèdent sans aucun répit pendant une durée d'au moins deux ans.
- Le trouble bipolaire : Voir ici
Les causes
Ce sont les neurotransmetteurs qui permettent la communication entre les différentes cellules du cerveau. Ces neurotransmetteurs régissent les émotions, les pensées, les fonctions cognitives (mémoire, concentration...) et les fonctions de survie (sommeil, appétit, réflexes, contrôle de la douleur...).
Dans les troubles de l'humeur, l'équilibre de ces neurotransmetteurs est perturbé et la communication entre les cellules se trouve alors parasitée.
L'origine de ces perturbations est inconnue. Cependant, les troubles de l'humeur ne résultent pas d'une cause unique mais d'un ensemble de facteurs combinés :
- Biologiques : hérédité, modifications de l'équilibre de certains neurotransmetteurs ou hormones, certaines maladies telles que la maladie de Parkinson ou un accident vasculaire cérébral,
- Psychosociaux : stress ou traumatismes antérieurs vécus par le sujet,
- Environnementaux : prise soutenue de substances psychotropes.
On admet par ailleurs que la prise de ces substances psychotropes (alcool, drogues, benzodiazépines...) peut directement ou indirectement induire des troubles de l'humeur. L'alcoolisme peut, par exemple, à terme, provoquer une dépression majeure.
Prévention et traitement
En prévention des troubles de l'humeur, il est conseillé d'observer des habitudes de vie saine : manger équilibré, faire de l'exercice, réduire sa consommation de drogues et d'alcool, ou se coucher à des heures raisonnables.
Il est souhaitable, tant que possible, d'avoir un entourage amical et social fiable : pouvoir se confier à ses proches (amis, famille...), avoir des occupations ou des hobbies, permettent d'éloigner les symptômes dépressifs.
Néanmoins, une souffrance incapacitante, une difficulté pour assurer vos obligations professionnelles ou familiales, doivent encourager à rencontrer un médecin généraliste ou un psychologue. Il ne faut pas attendre que le trouble devienne invalidant pour consulter !
Concernant les traitements, il est d'usage de proposer un traitement médicamenteux pour contrôler les épisodes de dépression majeure et les épisodes maniaques afin d'éviter la mise en danger du sujet. Les médicaments, antidépresseurs ou stabilisateurs de l’humeur, agissent en rétablissant l’équilibre entre les différents neurotransmetteurs du cerveau qui régissent les émotions et les fonctions cognitives. Ce traitement est associé à une thérapie, qu'elle soit une thérapie comportementale et cognitive ou une psychothérapie "classique".
Quelques précautions
- Si vous vous sentez suicidaire, lisez ceci vous trouverez également divers liens, numéros gratuits de soutien et d'entraide ici.
- Si un traitement vous est prescrit, il est possible que des effets indésirables se fassent ressentir. Dans ce cas, ne jamais arrêter le traitement sans en avoir parlé à votre médecin. Si vous ressentez un mieux être jusqu'à la disparition des symptômes, vous ne devez pas non plus stopper votre traitement sans avis médical au risque d'une rechute ou de symptômes de sevrages.
- N'arrêtez pas votre psychothérapie si même vous ressentez un mieux, la rémission peut être partielle et une rechute est possible : l'arrêt de la thérapie vous conduirait alors à des difficultés de prise en charge lorsque vous en ressentirez à nouveau le besoin.
- Évitez dès que possible les environnements et relations interpersonnelles qui pourraient vous encourager à prendre des substances psychotropes. La prise de ces substances provoquent ou aggravent une maladie prééxistante. Préférez le sport ou autres activités qui entraînent un plaisir sain et vous maintiennent dans une existence équilibrée.
Sources :
- Définition complète des troubles de l'humeur
- Wikipédia
- Cyclothymie
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Le stress post-traumatique complexe
Le syndrome de stress post-traumatique est un trouble anxieux ayant pour origine un ou des événements traumatisants : viols, carences affectives, violences, attentats, guerres... Ce stress extrême conduit à des troubles psychiques spécifiques.
Les troubles psychiques spécifiques liés aux traumatismes
"Ce sont les conséquences normales de situations anormales" : lors d'un stress exceptionnel, le cerveau va mettre en place un mécanisme de sauvegarde de ses fonctions vitales. ces mécanismes sont responsables d' une déconnexion du circuit de réponse au stress entraînant une mémoire traumatique, une dissociation avec anesthésie affective et physique.
Ces troubles psychiques se répartissent en plusieurs formes :
L'état de stress aiguë, l'état de stress post-traumatique, Le syndrome de dissociation, et l'état de stress post-traumatique complexe. Cette pathologie a été proposée pour décrire les conséquences chez des victimes de violences interpersonnelles répétées sur une longue durée. Il est défini par plusieurs critères, dont certains font aussi partie de la personnalité limite :
- une altération de la régulation des émotions avec une impulsivité marquée et des comportements auto-destructeurs.
- des perturbations de l’attention ou de la conscience, pouvant entraîner des épisodes dissociatifs.
- une altération de la perception de soi, avec des sentiments permanents de honte ou de culpabilité, et un sentiment de vide.
- une altération de la perception de l’agresseur, qui peut être par exemple idéalisé.
- des relations interpersonnelles perturbées, avec une incapacité à faire confiance ou à avoir une relation intime avec autrui.
- des symptômes de somatisation.
- des altérations cognitives avec une perte d’espoir.
Les psychotraumatismes liés aux violences répétées sont les plus fréquents.
Les explications du phénomène relèvent de la neurobiologie. Comme l'explique Pierre Roberge dans son Étude sur l'exploration du traumatisme complexe : "L’exposition durant l’enfance à des stresseurs traumatiques peut augmenter les réseaux neuronaux dédiés à la protection contre des dangers au prix d’une diminution des circuits associés à l’apprentissage. Ceci provoque une diminution au niveau de la capacité de régulation des affects (Schore, 2008), ainsi que sur la capacité à réfléchir sur ses propres processus de pensées et ajuster les comportements en conséquence. Une consolidation de la structure survient au cours du développement et une consolidation répétée d’expérience négative limite la flexibilité à apprendre des expériences nouvelles. La difficulté combinée à ajuster ses comportements entraîne le risque de répétition d’expérience négative et la répétition d’expérience négative renforce la consolidation. Le résultat en est le maintien d’une tendance à réagir aux expériences de façon automatique, chaotique avec des perceptions, pensées et actions fixées."
Les causes
C'est ainsi qu'unn lien de causalité entre le traumatisme complexe et le TPL a été décelé par Pierre Roberge, psychologue et doctorant à l'Université de Sherbrooke.
Voir aussi Origines et causes possibles du TPL.
Néanmoins, il est possible de lister les différents traumas qui peuvent aboutir à l'état de stress post-traumatique complexe. Ils sont :
- Liés aux guerres, aux violences d'état.
- Liés a à la maltraitance physique et sexuelle de l'enfance, aux violences intra-familiale, violences institutionnelles, scolaires sur les enfants.
- Liés aux violences faites aux femmes, violences sexistes, mutilations génitales, mariages forcés, prostitution, violences conjugales(enquête ENVEFF en 2000, 10 % des femmes concernées dans l’année qui précède, jusqu'à 20% selon d'autres enquêtes).
- Liés aux violences sexuelles : les violences sexuelles sont fréquentes et très graves, 120 000 viols en France par an, 16% de femmes ont subis des viols ou des tentatives de viols dans leur vie, 59% avant 18 ans, 5% des hommes ont subis des viols ou des tentatives de viols dans leur vie, 67% avant 18 ans), (enquête CSF de l'INSERM et de l'INED 2008).
3 % des français déclarent avoir été victimes d'inceste (enquête IPSOS 2010).
Les violences sexuelles (particulièrement les violences sexuelles incestueuses sur mineurs) sont les plus grand pourvoyeurs de psychotraumatismes (60 à 80%, avec 80 % de risque de les développer en cas de viol alors que pour l'ensemble des victimes de traumatismes en général il n'y a que 24 % de risques (Breslau et al., 1991), l'adolescence étant une période de réactivation de ces traumas.
Les chiffres en France (estimations du Ministère de la Santé): 1 fille sur 8 et 1 garçon sur 10 ont subi des agressions sexuelles avant 18 ans, avec un âge moyen de survenue entre 9 et 12 ans, par des proches dans 70% à 80% des cas. En 1999, Lipschitz a trouvé chez les ados hospitalisés une prévalence des agressions sexuelles de 38% avec un âge moyen de survenue de 8 ans et une durée moyenne de 2 à 4 ans avec une sous-estimation pour les jeunes enfants.
- Liés aux violences au travail : 16% des personnes actives (enquête européenne sur les conditions de travail 1998), 20% des femmes au travail : sondage Louis Harris, 1991)
Il existe diverses conséquences, sur la vie quotidienne donc, mais aussi sur l'état physique compte-tenu des somatisations. Elles comportent des plaintes somatiques fréquentes, chroniques, résistantes à toute prise en charge si les troubles psychotraumatiques ne sont pas identifiés et pris en charge.
En outre, il existe des risques d'échec scolaire, de retrait social et marginalisation, de vie amoureuse et sexuelle compliquée avec grossesses précoces, ou encore des risques de se retrouver à nouveau victime... D'où l'importance d'identifier et traiter les traumatismes le plus rapidement possible.
Traitements et thérapies
Le traitement de l'état de stress post-traumatique est souvent complexe.
Il repose en règle générale sur la psychothérapie : soit psychothérapie d'inspiration analytique, soit psychothérapie comportementale. Suivant le cas, plusieurs intervenants peuvent être mis à contribution : juristes, assistants sociaux, associations d'aides aux victimes.
La prise en charge spécialisée se déroule en trois phases :
- La première phase est nommée sécurité et stabilisation puisqu’elle vise à sortir l’individu d’un milieu et d’habitude de vie ayant potentiellement un risque traumatogène. Une autre visée de cette phase et d’augmenter chez le sujet sa capacité à tolérer et réguler ses états d’activation extrêmes, ainsi qu’à améliorer la capacité à reconnaître et maîtriser plutôt que d’éviter les états internes et indices externes qui déclenchent les symptômes.
- La deuxième phase est celle où l’on cherche à obtenir une construction narrative et émotionnelle des événements traumatiques, et ce, via la mémoire épisodique et déclarative.
- La troisième phase est celle où est fait un pont entre le vécu traumatique de la personne et sa vie actuelle, par l’adaptation des phases précédentes à ses expériences présentes. Nommons par exemple la considération des modèles internes opérants issus d’un attachement insécure afin de faciliter le développement de relations saines.
Sources :
- Site spécialisé dans les psychotraumatismes
- Les mécanismes du psychotraumatisme
- Exploration du concept de traumatisme complexe
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