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2. Critères diagnostiques et tests

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2. Critères diagnostiques et tests Empty 2. Critères diagnostiques et tests

Message  Théo-rit Sam Déc 13 2014, 11:10

Les symptômes du Trouble de la personnalité limite

Lorsque l'on suspecte un TPL, il est nécessaire de pouvoir clairement identifier les symptômes. La référence actuelle est le DSM-IV (manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux), publié par la société américaine de psychiatrie.
Si cette partie peut vous aider à identifier le trouble, il reste néanmoins important de savoir que tout diagnostic doit être réalisé par un professionnel de la santé mentale (psychologue ou psychiatre).

Plan :
- Critères diagnostiques DSM-IV
- Tableau clinique et diagnostique
- Test d'auto-évaluation
- Ne pas tout lier systématiquement au TPL, attention aux auto-diagnostics !
- La clinique des états limites


Dernière édition par Théo-rit le Jeu Jan 08 2015, 11:32, édité 6 fois

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2. Critères diagnostiques et tests Empty Critères de diagnostic

Message  Xika Sam Déc 13 2014, 11:16

Le trouble de la personnalité borderline est décrit comme « un schéma envahissant d'instabilité dans les relations interpersonnelles, de l'image de soi et des affects, également marqué par l'impulsivité commençant chez le jeune adulte et présent dans un grand nombre de contextes » (DSM-IV, axe 2).

Selon le DSM-IV, il faut au moins cinq des neuf critères présents pendant un laps de temps significatif :

- efforts effrénés pour éviter un abandon réel ou imaginé ;

- mode de relations interpersonnelles instables et intenses caractérisées par l'alternance entre les positions extrêmes d'idéalisation excessive et de dévalorisation ;

- perturbation de l'identité : instabilité marquée et persistante de l'image ou de la notion de soi ;

- impulsivité dans au moins deux domaines potentiellement dommageables pour le sujet (par exemple : dépenses excessives, sexualité, toxicomanie, alcoolisme, jeu pathologique, conduite automobile dangereuse, crises de boulimie ou d'anorexie) ;

- répétition de comportements, de gestes ou de menaces suicidaires, ou d'automutilations ;

- instabilité affective due à une réactivité marquée de l'humeur (par exemple : dysphorie épisodique intense, irritabilité ou anxiété durant habituellement quelques heures et rarement plus de quelques jours) ;

- sentiments chroniques de vide ;

- colères intenses (rage) et inappropriées ou difficulté à contrôler sa colère (par exemple : fréquentes manifestations de mauvaise humeur, colère constante ou bagarres répétées, colère subite et exagérée) ;

- survenue transitoire dans des situations de stress d'une idéation persécutoire ou de symptômes dissociatifs sévères.


En somme, le trouble de personnalité limite est principalement caractérisé par :

*la peur du rejet et de l'abandon ;

*l'instabilité de l'humeur ;

*la difficulté à contrôler les pulsions, les actions, les réactions, les actes impulsifs souvent néfastes ;

*les relations interpersonnelles instables ;

*une difficulté avec l'intimité ;

*une dissociation et une méfiance importante en présence de stress.


La personnalité borderline est parfois associée à un trouble bipolaire. De brefs épisodes psychotiques (délires) sont possibles mais toujours de façon limitée dans le temps, parfois en rapport avec la consommation de substances toxiques. En aucun cas le trouble borderline n'est une schizophrénie. L'évolution naturelle de ce trouble de la personnalité est l'apparition de symptômes à l'adolescence, et leur régression vers l'âge de 40 ans. Tout l'enjeu de la prise en charge est d'accompagner ces années de « jeune adulte » le mieux possible.



source



Une grande partie des personnes concernées présentait déjà dans leur jeunesse certaines caractéristiques de perturbations comportementales. Toutefois, comme il est d'usage en présence de troubles de la personnalité, le diagnostic du trouble borderline n'est prononcé qu'à l'âge adulte.
En l'absence de traitement le pronostic de guérison est défavorable. Le taux de suicides avec issue fatale est élevé (7 à 10%). Des thérapies efficaces ont été mises au point, conçues spécialement en fonction du trouble, si bien que le pronostic de guérison est favorable dans la majorité des cas traités.



Troubles d'accompagnement  (co-morbidité)


De nombreuses personnes touchées par le trouble borderline souffrent d'autres troubles psychiques, entre autres, de troubles anxieux, troubles de l'attention et états dépressifs. On assiste fréquemment à une consommation accrue d'alcool, de médicaments et de drogues, dont le but initial était de réduire la nervosité et apporter le calme mais qui finit par aboutir à une dépendance. De même on rencontre souvent chez ces personnes des troubles du comportement alimentaire, troubles du sommeil et autres troubles de la personnalité. En revanche les cas de schizophrénie ne se rencontrent pas plus fréquemment chez les personnes borderline que dans la population en général.

source



2. Critères diagnostiques et tests Mental12


NB : en attente de plus d'informations sur le DSM 5, nous avons gardé les critères de diagnostic du DSM-IV


Dernière édition par Xika le Mer Avr 19 2017, 11:49, édité 4 fois (Raison : Mise à jour)
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2. Critères diagnostiques et tests Empty Tableau clinique

Message  Xika Sam Déc 13 2014, 11:17

Tableau clinique :

La peur de l'abandon :

Les personnes atteintes du TPL ont une peur bleue d'être abandonné, ce qui les rend très sensible au moindre signal (réel ou perçu) de rejet ou d'abandon. Il peut s'agir de réactions disproportionnées à ce qui semble, en apparence, n'être que des formes mineures de rejet par autrui (ex. : piquer une colère lorsque quelqu'un décide de changer ses plans à la dernière minute). Les personnes atteintes du TPL s'engagent souvent dans des comportements qui leur permettent de réduire leur crainte d'être abandonné (ex. : appeler fréquemment la personne avec qui elles sont une relation pour « s'assurer » qu'il n'y a aucun signe d'abandon imminent). Malheureusement, ce type de comportement peut en fait mener au résultat qu'elle craint et entrainer une rupture et une plus grande peur d'être abandonnée.

Les relations interpersonnelles instables et intenses :

Les personnes atteintes du TPL s'attachent rapidement et profondément aux autres, et ce, même dès le début d'une relation. Leur perception de l'intimité est plus importante que celles des autres et, dans de nombreux cas, elle est erronée. De plus, leur perception d'autrui varie souvent entre l'idéalisation excessive et la dépréciation, phénomène aussi connu sous le nom de dissociation. La dissociation se rapporte à la difficulté qu'éprouvent ces personnes d'avoir des pensées, des sentiments ou des croyances par rapport à elles-mêmes ou autrui qui ne soient pas contradictoires. En d'autres mots, les caractéristiques positives et négatives d'une personne ne peuvent former un ensemble harmonieux de croyances. Par exemple, une femme atteinte du TPL peut percevoir son petit copain tantôt comme étant un homme exceptionnel, pour ensuite le percevoir comme étant mauvais, ou même « diabolique » l'instant d'après. En raison de cette dissociation, il est difficile pour ces personnes de concevoir que des personnes « exceptionnelles » puissent parfois être imparfaites et commettre des erreurs.

Les perturbations identitaires :

Les changements inattendus et soudains de buts, d'intérêts, de goûts ou de valeurs sont caractéristiques des personnes atteintes du TPL. Ces changements inattendus peuvent aller de choses relativement mineures, comme un changement dans leur apparence, à des aspects plus centraux de leur vie, comme leur cheminement professionnel. Ces changements soudains sont habituellement accompagnés de conflits interpersonnels. Les perceptions réelles ou imaginées d'abandon, les sentiments de solitude, de vide et de désespoir sont habituellement les facteurs précis qui déclenchent ce désir de changement. Les perturbations identitaires des personnes atteintes d'un TPL sont le reflet d'efforts effrénés pour conserver le sens de leur propre valeur en présence de conflits interpersonnels.

L'impulsivité :

L'impulsivité est une tendance irrésistible qui pousse une personne à agir rapidement sans penser aux conséquences de ses actes. Le comportement impulsif survient habituellement en réaction à certains évènements qui ont suscité une réponse émotionnelle chez une personne. Le vagabondage et la délinquance sexuelle, la toxicomanie, la conduite dangereuse de véhicules et la frénésie alimentaire sont des exemples de comportements impulsifs observés chez les personnes atteintes d'un TPL. L'impulsivité des personnes atteintes d'un TPL peut être la conséquence du sentiment de ne pas être à la hauteur des attentes d'autrui. De ce fait, elles se servent de comportements impulsifs et destructeurs pour se protéger de l'éventuel abandon d'un de leurs proches. Par ailleurs, l'impulsivité des personnes atteintes d'un TPL pourrait être causée par l'incapacité de maîtriser leurs réponses motrices (Nigg et coll. 2005). Ces comportements peuvent accroitre le risque de suicide et soulèvent donc de grandes préoccupations.

La répétition de comportements, de gestes ou de menaces suicidaires, ou d'auto-mutilation :

L'instabilité émotionnelle, l'impulsivité et la peur de l'abandon des personnes atteintes d'un TPL les exposent à un risque élevé de comportements d'automutilation. On croit que les comportements, les gestes et les menaces suicidaires visent à retenir l'attention et à chercher l'affection des proches. Bien que ces menaces soient habituellement considérées comme des tactiques de manipulation de la part de la personne atteinte d'un TPL, elles passent difficilement inaperçues. Par conséquent, un tel comportement se trouve renforcé lorsque la personne réussit à se rapprocher d'autrui, éliminant ainsi le sentiment d'abandon. Par contre, si sa menace est ignorée, elle peut donner suite à ses tentatives de mettre fin à ses jours et il y a de fortes chances qu'elle y parvienne.

Les comportements autodestructeurs consistent en la destruction ou l'altération directe et délibérée de son propre corps. On les désigne également sous le vocable de « blessure volontaire » ou « auto-infligée ». On compte parmi les comportements autodestructeurs des lacérations, des brûlures, des mutilations à l'aiguille et de graves écorchures. Les comportements autodestructeurs sont perçus comme des mécanismes d'adaptation que les individus utilisent pour contrôler leurs émotions négatives, comme la douleur, la solitude et la colère extrême (Klonsky et Olino 2008). Les personnes atteintes d'un TPL n'adoptent généralement pas ces comportements dans le but ultime de se suicider.

L'instabilité émotionnelle
:

L'une des principales caractéristiques du TPL est l'instabilité émotionnelle (aussi appelée la labilité émotionnelle ou dérèglement affectif). Les personnes atteintes du TPL vivent beaucoup de changements considérables sur le plan émotionnel. Elles peuvent se sentir bien, puis en l'espace d'un moment, devenir en colère ou tristes, se sentir seules, effrayées, ou jalouses et éprouver de la honte un peu plus tard en raison de leur réaction démesurée. Ces variations de l'humeur sont intenses et fréquentes. Elles peuvent durer des heures, et dans de rares cas, des jours. Les personnes atteintes du TPL vivent plus de changements sur le plan de leur affect lorsqu'elles sont confrontées au stress des relations interpersonnelles. Cela dit, il est rare que leur entourage puisse les persuader de changer d'humeur. Les efforts d'autrui pour tenter de les calmer ont plutôt pour effet de provoquer une colère intense.

Les sentiments chroniques de vide :

Les personnes atteintes du TPL expriment souvent un sentiment de vide persistant. Elles sont habituellement incapables d'exprimer leurs aspirations et leurs désirs. Pour un observateur de l'extérieur, une personne atteinte d'un TPL peut sembler superficielle et démotivée. Le sentiment de vide qui l'habite et son incapacité d'exprimer ce qu'elle désire dans la vie l'amène à ressentir de l'anxiété et à adopter des comportements autodestructeurs. Les personnes atteintes du TPL croient souvent que le sentiment de vide qu'elles éprouvent aura pour effet de repousser leurs proches, ce qui, par conséquent, intensifiera leur peur d'être abandonné. Cela peut susciter l'adoption de comportements visant à attirer les autres, alors qu'en réalité ceux-ci ne font que déclencher un conflit interpersonnel.

La colère déplacée, intense et incontrôlable
:

La colère intense et déplacée est l'un des symptômes les plus troublants du TPL. La colère exprimée dans le trouble de la personnalité limite est jugée déplacée parce que son niveau est habituellement plus élevé par rapport à ce qui est requis par la situation ou l'évènement en cause. Par exemple, une personne atteinte d'un TPL peut réagir à un évènement qui peut d'abord sembler sans importance pour autrui (ex. : un malentendu) en exprimant des sentiments très intenses et des accès de colère (ex. : crier ou devenir violent physiquement). La stabilité des relations sociales de ces personnes est constamment menacée en raison de la nature explosive de leur colère.

L'idéation persécutoire et le syndrome dissociatif :

L'idéation persécutoire et les symptômes dissociatifs sont courants dans le trouble de personnalité limite. Ils sont habituellement temporaires et surviennent lors de périodes de stress intense. La perception de l'abandon d'un proche est souvent à l'origine de ces symptômes. L'idéation persécutoire d'une personne atteinte d'un TPL peut comporter des idées irréalistes de persécution par autrui, ou celle-ci croit que tout le monde l'abandonne volontairement ou que tous font partie d'un complot à son égard. Les symptômes dissociatifs sont le reflet des expériences de dépersonnalisation de la personne qui a l'impression d'observer sa propre vie, et qui est capable de l'observer de l'extérieur de son propre corps. En général, en éliminant le facteur déclencheur de stress, il est possible de mettre un terme aux expériences persécutoires et dissociatives. En conséquence, les épisodes de paranoïa et de dissociation propres aux patients atteints d'un TPL différent énormément des épisodes que vivent les patients ayant des troubles psychotiques dont les symptômes sont plus stables.

source


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2. Critères diagnostiques et tests Empty Test d'auto-évaluation

Message  Théo-rit Sam Déc 13 2014, 11:56

«Voici un test d'auto-évaluation pour le trouble de la personnalité limite (ou borderline) adapté par PsychoMédia à partir des critères diagnostiques du DSM IV.

Le test suivant est présenté dans un but informatif et pour favoriser la réflexion et non pas pour l'auto-diagnostic. Si vous rencontrez des difficultés sérieuses à vous adapter, n'hésitez pas à consulter un professionnel de la santé pour obtenir un diagnostic.»


Test d'auto-évaluation en ligne

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2. Critères diagnostiques et tests Empty Ne pas tout lier systématiquement au TPL, attention aux auto-diagnostics !

Message  Théo-rit Sam Déc 13 2014, 12:49

Les tests présents sur notre site existent pour répondre à un questionnement sur la présence du trouble, chez vous ou l'un de vos proches. Ils n'ont pas valeur de diagnostic.

2. Critères diagnostiques et tests 18997-39965-image

Les problèmes liés à l'auto-diagnostic

Nous alertons régulièrement sur  les problématiques liées à l'auto-diagnostic : un manque de recul sur vous même et sur vos émotions, la facilité de se reconnaître dans les traits de personnalité ou de comportement liés au TPL, ou d'autres troubles de la personnalité.
L'auto-évaluation par des tests présents sur internet, peut en effet entraîner des risques de « faux positif » ou « faux négatif ». Un trouble de la personnalité est un fonctionnement durable :
- qui dévie notablement de ce qui attendu dans la culture de l'individu,
- qui est rigide et envahit des situations personnelles et sociales très diverses,
- qui est présent au plus tard à l'adolescence ou au début de l'âge adulte
- et qui est la source d'une souffrance ou d'une altération du fonctionnement.

Qui peut poser un diagnostic ?

Par ailleurs, il est d'usage de prévenir l'auto-diagnostic afin d'éviter tout risque d'auto-traitement ou d'auto-médication qui peuvent s'avérer dangereux pour la santé.
Ces tests sont là pour vous aider à y voir plus clairement, mais surtout pour vous encourager à aller voir un spécialiste si vous vous reconnaissez dans le trouble.

Dans tous les cas, si vous ressentez des problèmes d'instabilité émotionnelles ou relationnelles, si vous êtes anxieux ou angoissé, si vous éprouvez le besoin de vous faire du mal, si  vous avez des conduites à risque, ou tout autre symptôme qui peut vous causer du tort...  Il est indispensable de consulter un professionnel de la santé qui pourra vous  aider et vous guider.



Sources :

Test psychomedia
AAPEL

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2. Critères diagnostiques et tests Empty La clinique des états limites

Message  Théo-rit Mar Déc 16 2014, 11:37

miley a écrit:Malgré le polymorphisme clinique de ces patients, il est possible de dégager certaines manifestations psychopathologiques non spécifiques certes mais dont la sémiologie propre et surtout le groupement ou l’alternance doivent évoquer le diagnostic

A.L’angoisse :

Manifestation la plus constante, elle figure dans toutes les descriptions cliniques des états limites. Elle est difficile, flottante, se caractérise par la facilité avec laquelle elle envahit le patient et par la labilité, il ne s’agit ni d’une angoisse banale de type névrotique, ni une angoisse de morcellement schizophrénique ; mais plutôt d’un sentiment de « vide » ou de « manque incomblable ». Elle est permanente, flottante, allant du « mal de vivre chronique » à la grande crise aiguë avec son cortège de manifestations somatiques, sidération mentale et déréalisation. Elle envahit le patient facilement sans réelle circonstances déclenchantes, ainsi que sur son caractère diffus et incontrôlable.

Pour Bergeret ; cette angoisse correspond à une angoisse de perte d’objet « abandon » qui apparaît dès que le sujet imagine que son objet « anaclitique » va lui faire défaut, cette crainte de l’abandon est permanente.

La lutte contre cette angoisse se manifeste par :

Des moments d’hypomanie ou d’euphorie.

Une instabilité : recherche permanente de l’autre ou des autres ayant besoin d’affection, de réassurance, le sujet peut séduire mais se montre incapable de se fixer dans une relation stable. Cette nécessité d’être apprécié peut donner une façade hyperadaptée, de bonne réussite professionnelle, comme s’il possédait une maturité, alors que c’est le groupe qui participe au soutien de son immaturité « personnalité as if » de D. Deutsch ( distorsions des relations d’objets internalisés de ces sujets caractérisés par un manque d’authenticité dans leur relation à autrui mais qui donnent superficiellement l’illusion de la normalité ).

C’est dans la relation duelle qu’apparaît nettement son narcissisme mal établi, son besoin de comprendre, de respect, d’affection et de soutien.



B. Symptômes d’apparence névrotique :

Ils sont divers et fluctuants, associés entre eux de façon variable. Ils présentent quelques caractères qui les distinguent des manifestation purement névrotique.

1.  Symptômes d’allure phobique :

Ils sont fréquents, multiples, labile, sont surtout ceux qui concernent le corps ou le regard de l’autre « phobie du regard, éreutophobie, peur de parler en public ». on retrouve également des phobies à la limite des TOC « phobie de saleté ». Le fait des efforts pour rationaliser ses troubles qui revêtent une tonalité persécutive. Sont également caractéristiques des phobies multiples, voire des panphobies socialement invalidantes.

2.  Symptômes d’allure obsessionnelle :

Les idées obsédantes et les rituels sont également fortement rationalisés, et ne s’accompagnent pas de lutte ni d’autopunition.

3.  Les symptômes de conversion :

Ils sont dénués d’érotisation et da fantasmes, le contexte est surtout agressif et manipulateur, avec une demande régressive, il peut s’agir de conversions atypiques ou avec un déficit fonctionnel grave et une grande revendication.

On rencontre des épisodes aigus tels des états crépusculaires, des fugues dissociatives, des amnésies, des troubles de la conscience.

Ces symptômes sont labiles et ne s’organisent pas.

4.  Les symptômes hypocondriaques :

Ils concernent essentiellement des angoisses nosophobiques envahissantes, rationalisées, d’allure persécutive, stéréotypée « l’air, la pollution, les aliments ».

C. Les troubles thymiques :

La prévalence des troubles dépressifs « 40 à 60 % » des patients état limite, souffrent d’un syndrome dépressif majeur. Est elle que certains auteurs comme Bergeret en fait l’élément central de l’organisation structurelle du patient limite ; il dit « le danger immédiat contre lequel toutes les variétés d’états limites luttent, c’est avant tout la dépression » ou encore  « sans l’objet anaclitique, le patient va sombrer dans la dépression ».
◾Labilité de l’humeur, passage rapide d’une humeur normale à une humeur expansive,dépressive ou anxieuse.
◾La rareté du ralentissement psycho-moteur et s’il est présent, l’absence de variationcircadienne.
◾La rareté des sentiments de culpabilité et d’auto-accusation , témoignent de l’absence d’intégration des interdits Surmoiques.
◾La tonalité affective est dominée par des sentiments d’ennuis profonds, de vide chroniqued’insatisfaction et de désintérêt pour les objets qui pourraient être gratifiants
◾L’importance de la douleur morale.
◾Le désespoir et l’impuissance face à un objet inaccessible.
◾Attitudes d’exigence et de manipulation de l’entourage.
◾Des sentiments de rage froide, de colère plutôt que la tristesse, la colère est le plus

souvent rapportée par le patient qui observée par le clinicien, elle est inapproprié et mal maîtrisée ainsi que les accès de violence peuvent se retourner contre le sujet lui même. Témoignant du monde chaotique interne de ces patients.
◾L’intolérance à la solitude s’associe à l’insatisfaction et aux repproches adressés auxautres.
◾Le retrait lui aussi peut être interprété comme un refuge contre l’établissement d’unerelation à autrui trop proche vécue comme dangereuse.
◾Le risque suicidaire est majeur
◾La moindre sensibilité aux psychotropes.

D.Troubles du comportement type impulsif :

Ils touchent l’ensemble de la vie du sujet ; instabilité affective, professionnelle…etc.

La manipulation agressive de l’autre caractérise leur mode relationnel.

Chez ces patients, la symbolisation fait défaut, et le passage à l’acte fait partie intégrante de leur mode relationnel, soulignant la fragilité du Moi et l’alternance entre :

Dépendance / autosuffisance.

Idéalisation / dévalorisation.

Fusion / fuite.

Demande massive / angoisse d’abandon.

1.  Le passage à l’acte :

Ils sont principalement auto-agressifs à type d’automutilation, tentatives de suicide, ivresse aigu, surdosage de toxiques ou de médicaments, accès boulimiques, accidents de la voie publique ou autres conduites à risque récurrentes.

Ils peuvent être également hétéro-agressifs à type de colère, violences, vols. Erigés en véritable mode de communication. Les passages à l’acte touchent également la vie sociale du patient avec ruptures sentimentales, professionnelles à répétition malgré une bonne qualité d’investissement.

Kernberg a précisé que le passage à l’acte est égosyntonique, c’est à dire qu’au moments où le patient passe à l’acte, il obtient une satisfaction pulsionnelle, un soulagement, avec à distance une critique sévère de son geste, cependant aucune élaboration n’est possible d’un passage à l’acte à un autre, du fait de clivage défensif et de l’absence d’intégration des instances Surmoique entretenant les répétitions, poussant certains auteurs à parler de dépendance à ce type de conduites.

Le jugement sévère porte sur ses propres actes et d’autocritiques, manque en effet chez les déséquilibrés dont les défenses pathologiques par ailleurs ne sont pas représentées par le clivage.

2.  Les conduites de dépendance :

Elles émanent d’un mode relationnel dépendant du patient. En effet, le patient entretien avec certaines personnes de son entourage une relation de soumission « image d’une relation parent-enfant » avec idéalisation et des moments de bascule vers une agressivité à l’égard de l’objet « dévalorisation de l’objet préalablement idéalisé » qui n’a pas répondu à ses attentes.

Alcoolisme et toxicomanie sont fréquemment observés chez les patients borderline « prothèse externe » selon Kernberg, le toxique ou l’alcool vient pallier un narcissisme défaillant. Procurant à la fois gratification immédiate et manque, l’usage de telles substances reproduit artificiellement le clivage.

Dans ce registre peuvent également se rencontrer des troubles du comportement alimentaire « boulimie, anorexie – boulimie et plus rarement anorexie simple » ou des conduites de jeux pathologique et d’achats compulsifs.

Fréquentes également, les tendances sexuelles perverses polymorphes prennent la forme d’une véritable addiction avec recherche permanente de promiscuité. Il s’agit d’une succession d’expériences impulsives, cahotiques, imprévisibles, tant hétéro- qu’homosexuelles, sadiques que masochistes, peu liées à un scénario pervers déterminé, toujours infiltrées d’agressivité. La variabilité du partenaire et les conduites à risque sont de règle.

Selon Kernberg, certains comportements sous-tendus par des déviations pulsionnelles « miction, défécation » sont très évocateurs de personnalité limite.

3.  Modalités relationnelles :


Le mode de relation anaclitique s’exprime, selon Bergeret, sous la forme d’une attente passive de satisfactions et d’une manipulation agressive du partenaire, le patient ne pouvant aménager une quelconque souplesse dans la distance relationnelle. A travers ce type de lien, qui reproduit ses attachements parentaux précoces, le sujet limite, oscillant entre la fusion et la fuite, confronte l’autre à son avidité affective jamais comblée. Réactions auto – ou hétéro-agressives et rejet sont la règle dès que le partenaire ne répond pas exactement aux exigences de cette demande massive, renvoyant alors le patient à ses angoisses d’abandon.

Bien entendu, ces modalités objectales particulières infiltrent également le lien que ce type de patient tisse avec ses thérapeutes, rendant toute prise en charge « chimiothérapique ou psychothérapique » délicate.

E. Symptômes d’allure psychotique :

Les épisodes psychiatriques aigus sont assez courants chez les patients borderline. Bien connus des services d’urgence où ils se présentent régulièrement dans un état inquiétant semblant imposer une hospitalisation, ils confrontent dès ce premier contact leur interlocuteur à l’avidité de leur demande d’aide.

La déréalisation « appréhension déformée de la réalité extérieure» et la dépersonnalisation

« appréhension déformée de la réalité interne » sont fréquentes et interviennent surtout au cours des paroxysmes anxieux avec pseudo-confusion « préservation des repères temporo-spatiaux » et d’ambiance persécutive.

Ces tableaux quasi-psychotiques transitoires ne correspondent pas pour Marcelli, à une rupture complète avec la réalité extérieure, mais à une incapacité du patient, du fait de son chao interne, à en retrouver la signification habituelle. Il s’agit en général d’expériences de type paranoïaque non hallucinatoires « idées de référence, suspicion non justifiée » et de pensée bizarre « pensée magique, sixième sens, impression de dédoublement ».

Caractéristiques : critique rapide et la labilité qui est l’élément le plus caractéristique « l’ensemble de cette symptomatologie peut disparaître sans traitement psychotrope dès les premières heures d’une hospitalisation en urgence ».



Autres articles sur : http://psychiatrie.free-h.fr/trouble-personnalite/etats-limites-borderlin.html

www.psychisme.org

www.infirmiers.com

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